Bibliothèque d’articles
MAJ 01/10/2025
- Déposer plainte en cas de violences sexuelles ou sexistes : les étapes clés – Prévention Violence Orientation Santé
- Mineurs et agresseurs : un angle mort des violences sexuelles – Prévention Violence Orientation Santé
- La santé des femmes : un rapport de la Ville de Marseille – Prévention Violence Orientation Santé
- LENA : une plateforme dédiée à la santé mentale périnatale – Prévention Violence Orientation Santé
- Nouveau mémento : agir pour l’égalité filles-garçons à l’école – Prévention Violence Orientation Santé
- Réappropriation de l’espace public : Les femmes du Mirail revendiquent leur droit à la terrasse – Prévention Violence Orientation Santé
- Nouvelle BD de SantéBD : Comprendre ses émotions et sentiments – Prévention Violence Orientation Santé
- Lutte contre le système prostitutionnel : Une nouvelle stratégie pour protéger les victimes – Prévention Violence Orientation Santé
- L’aliénation parentale : un concept à déconstruire – Prévention Violence Orientation Santé
Archives :
Mineurs auteurs d’infractions sexuelles : où en est-on ?
Le ministère de la Justice vient de publier un état des lieux des condamnations pour infractions sexuelles impliquant des mineurs entre 2017 et 2023. Chaque année, ce sont en moyenne 1 500 mineurs qui sont condamnés, principalement pour agressions sexuelles et viols.
La majorité sont des garçons âgés de 13 à 15 ans, et les peines prononcées sont le plus souvent des sursis ou des mesures éducatives.
Point d’alerte : les condamnations pour exploitation sexuelle (pédopornographie, proxénétisme, corruption de mineurs) ont augmenté de 64 % en 6 ans.
Ces chiffres confirment l’importance de travailler sur la prévention, l’éducation à la vie affective et sexuelle, et la protection des enfants.
👉 Lire l’étude complète : justice.gouv.fr
Aller vers les femmes : une action de proximité essentielle pour l’égalité
Pour garantir l’égalité entre les femmes et les hommes sur tout le territoire, le ministère chargé de l’Égalité a lancé une stratégie « aller vers » les femmes les plus éloignées des services publics, en particulier dans les zones rurales, les quartiers prioritaires et les territoires d’Outre-mer.
Cette approche repose sur des actions très concrètes : permanences dans les mairies ou maisons de services, vans itinérants avec des professionnelles formées, accompagnement par les associations locales. Plus de soixante-dix dispositifs sont en place aujourd’hui, et plus de onze mille femmes ont déjà été accompagnées.
L’État soutient également les élues et élus locaux, ainsi que les centres d’information sur les droits des femmes et des familles, pour renforcer la coordination et permettre un meilleur accès aux droits, à la santé, à l’emploi et à l’autonomie.
Dans les territoires d’Outre-mer, un financement spécifique a été alloué pour soutenir des projets adaptés aux réalités locales, notamment autour de l’autonomisation économique et de la prévention des violences.
👉 Cette démarche rappelle que l’égalité ne peut se construire qu’au plus près des réalités de terrain.
🔗 À lire en détail ici
Le Centre Flora Tristan : premier refuge pour femmes battues en France
👉 À lire sur 50-50 Magazine – article du 12 juin 2025
En 1978, la Ligue du droit des femmes, présidée par Simone de Beauvoir, crée à Clichy le Centre Flora Tristan, premier centre d’accueil pour femmes victimes de violences conjugales en France. Un projet porté par l’association SOS-Femmes-Alternative, alors rattachée à la Ligue.
Ce lieu pionnier fonctionnait en autogestion, uniquement animé par des femmes, sans hiérarchie, avec un accompagnement pluridisciplinaire (psychologique, juridique, social) pour aider les résidentes à se reconstruire, regagner en autonomie et sortir de l’isolement.
Le centre a ouvert la voie à une reconnaissance publique des violences conjugales et à des avancées politiques majeures. Il faudra pourtant attendre 2006 pour que soit mise en place la première mesure d’éloignement du conjoint violent.
Un retour essentiel sur une initiative féministe fondatrice, qui a fait bouger les lignes.
🔗 Lire l’article complet : 50-50magazine.fr
Fiches pratiques – Éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle
Le Conseil national du numérique met à disposition des fiches pédagogiques pour accompagner enfants, ados, parents et professionnel·les dans l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS), en lien avec les usages numériques.
Ces outils abordent :
- les émotions, le corps, le consentement dès le plus jeune âge ;
- l’exposition aux contenus sexualisés en ligne ;
- le rôle des parents et pros dans un cadre bienveillant.
Justice civile : une circulaire inédite pour une politique publique nationale
Juin 2025 | 📝 Ministère de la Justice – Lire la circulaire : justice.gouv.fr
Pour la première fois, le garde des Sceaux envoie une circulaire de politique civile à toutes les juridictions, affirmant la volonté de faire de la justice civile une véritable politique publique structurée.
- Objectifs clés :
Créer des CLPC (Conseils Locaux de Politique Civile) pour associer les partenaires locaux aux priorités des tribunaux. - Renforcer le rôle du ministère public dans les contentieux civils à fort enjeu social (famille, emploi, vulnérabilité…).
- Déployer une politique de l’amiable ambitieuse : médiation, conciliation, déjudiciarisation.
- Mieux protéger les majeurs vulnérables, en lien avec les acteurs sociaux.
- Intégrer la notion de contrôle coercitif dans les contentieux familiaux.
Pourquoi c’est important ?
Cette circulaire marque un changement de culture : la justice civile devient pilotée, lisible et ancrée dans les réalités de terrain. Une étape-clé pour mieux répondre aux enjeux sociaux du quotidien.
Pourquoi la société ne croit-elle pas les mères protectrices ?
Quand des mères refusent de confier leurs enfants à un ex-compagnon violent ou accusé de maltraitance, elles sont souvent poursuivies ou décrédibilisées, plutôt que soutenues. On les accuse d’exagérer, de manipuler ou de nuire à la relation père-enfant.
Un système qui les pénalise
La justice continue trop souvent à minimiser les violences et à privilégier une vision symétrique des conflits. Résultat : des mères qui protègent se retrouvent accusées d’aliénation parentale, parfois même condamnées.
Ce que montre l’article
L’Humanité relaie les voix de mères et d’associations qui dénoncent une culture du doute envers la parole des femmes, et un manque de formation des professionnel·les sur les violences intrafamiliales.
🗞️ L’Humanité, 29 juillet 2025 – Lire l’article
Comment mettre fin au sexisme ordinaire au travail ?
Podcast 8 milliards de voisins – RFI, 27 juin 2025
Écouter l’épisode
Surnoms familiers, remarques sur l’apparence, interruptions en réunion… Ce sexisme du quotidien touche plus de 7 femmes sur 10 au travail. Dans cet épisode, Maya Hagège (#StOpE) et Brigitte Grésy (HCE) reviennent sur les leviers pour y mettre fin : formation des managers, outils concrets, politiques RH claires et tolérance zéro.
Un podcast à écouter pour mieux comprendre, agir et créer des environnements pro vraiment égalitaires.
Lutte contre la traite des êtres humains : une cartographie des associations spécialisées
Dans le cadre du Plan national de lutte contre l’exploitation et la traite des êtres humains 2024–2027, le ministère chargé de l’Égalité femmes-hommes met à disposition une liste actualisée d’associations engagées sur le terrain.
Cette page répertorie, par territoire, les structures pouvant accompagner les victimes de traite — qu’il s’agisse d’exploitation sexuelle, économique, domestique ou de mendicité forcée.
Elle facilite le repérage, l’orientation et la mise en lien avec les bons interlocuteurs, en complément des référents institutionnels (préfectures, justice, forces de l’ordre, inspections du travail…).
Un outil précieux pour les professionnel·les de terrain, qui souhaitent identifier rapidement les partenaires compétents dans leur région.
Accéder à la liste : https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/contacts-lutte-TEH
Prévenir les surdoses : 4 vidéos à connaître
La Fédération Addiction a sorti une mini-série pédagogique pour renforcer la veille sanitaire sur les surdoses liées aux drogues (opioïdes, cocaïne, etc.).
👉 Au programme :
- Identifier une surdose
- Signaler une alerte
- Coordonner les acteurs
- Informer les publics
🎥 Courtes, accessibles, utiles pour les pros & les personnes concernées : à diffuser largement !
🔗 Voir les vidéos ici : federationaddiction.fr – prévention surdoses
📺 Exemple : Vidéo 1 – Identifier une surdose
Repenser la justice pénale pour les victimes : au-delà du modèle accusatoire ou inquisitoire
Alors que l’écoute des victimes est devenue un enjeu central des politiques judiciaires, un article publié récemment dans La Gazette du Palais interroge la face cachée de cette évolution : la victimisation secondaire, c’est-à-dire la souffrance que le parcours judiciaire lui-même peut infliger aux personnes déjà victimes.
Dans une analyse comparative entre l’Europe et les États-Unis, Bruno Ancel montre que ni le système accusatoire (fondé sur la confrontation), ni le système inquisitoire (plus vertical) ne garantissent, à eux seuls, une réelle protection.
👉 L’auteur plaide pour une “grammaire procédurale renouvelée”, qui donne une vraie place à la parole des personnes lésées sans les exposer à de nouvelles formes de violence institutionnelle.
Cette réflexion fait écho aux constats de terrain sur la nécessité d’un meilleur accompagnement judiciaire, et d’une formation accrue des professionnel·les sur les enjeux de traumatisme, réparation et éthique procédurale.
🔎 À lire : B. Ancel, « La justice pénale en Europe et aux États-Unis : comment dénouer la double chaîne de la victimisation secondaire ? », Gazette du Palais, 15 juillet 2025, n° 24 – Consulter sur Lextenso
Prévenir la récidive du viol : le Sénat tire la sonnette d’alarme Le 21 mai 2025, le Sénat a publié un rapport consacré à la prévention de la récidive du viol. Son constat : les dispositifs existants sont trop faibles et mal coordonnés. En détention comme après, les auteurs de violences sexuelles bénéficient rarement d’un accompagnement structuré. Le rapport recommande de renforcer la prévention dès l’enfance, de créer un vrai parcours de prise en charge, et de mieux évaluer les risques grâce à des expertises plus fiables.
👉 Rapport Sénat n°650 – mai 2025
📺 « Querer » sur Arte : une série bouleversante sur les violences conjugales
Depuis le 12 juin 2025, Arte diffuse Querer, une mini-série espagnole en 4 épisodes réalisée par Alauda Ruiz de Azúa. Lauréate du Grand Prix du festival Séries Mania, elle aborde avec justesse et sobriété le viol conjugal au sein d’un couple marié depuis 30 ans.
Le départ de Miren, qui porte plainte contre son mari, bouleverse l’équilibre familial. La série explore l’emprise, le déni, et la complexité du consentement dans la sphère intime.
🎯 Un huis clos poignant, sans scènes choquantes, porté par un casting remarquable.
📅 Disponible gratuitement sur Arte.tv jusqu’au 4 décembre 2025.
👉 À voir absolument pour alimenter la réflexion sur les violences invisibles.
🔗 Regarder la série sur Arte
📝 Un guide pour défendre les droits des jeunes majeurs de l’ASE
La Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) publie un guide juridique clair et accessible pour aider les jeunes majeurs sortant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) à faire valoir leurs droits.
Depuis la loi Taquet (2022), les départements ont l’obligation de proposer un accompagnement jusqu’à 21 ans, mais cette mesure reste inégalement appliquée.
Le guide détaille les critères d’éligibilité, les recours possibles en cas de refus ou de rupture de contrat, et rappelle que l’hébergement à l’hôtel est interdit.
Il constitue un outil précieux pour les professionnel·les et associations accompagnant ces jeunes souvent confronté·es à la précarité et à l’arbitraire administratif.
👉 À lire ici : Le guide sur enfancejeunesseinfos.fr
🧠 Des COREVIH aux CoReSS : une nouvelle approche de la santé sexuelle
Le ministère de la Santé a engagé en 2024 une réforme ambitieuse en santé sexuelle : la transformation des COREVIH (anciens comités de coordination régionale sur le VIH) en CoReSS – Comités régionaux de santé sexuelle.
L’objectif ? Aller au-delà de la seule lutte contre le VIH pour intégrer l’ensemble des enjeux liés à la santé sexuelle : IST, contraception, prévention, vie affective, éducation à la sexualité et droits reproductifs.
Créés par décret en juillet 2024, les CoReSS seront opérationnels dès mars 2025. Ils associent, comme les COREVIH, hôpitaux, professionnel·les de santé, associations, institutions et acteurs de terrain, avec un périmètre d’action élargi.
Cette réforme vise à renforcer la coordination locale et à proposer une réponse plus cohérente, globale et inclusive aux besoins de la population.
C’est une avancée importante pour penser la santé sexuelle dans une logique de droits, de prévention et d’accès pour tou·te·s.
Intégrer la santé mentale dans toutes les politiques : un impératif collectif
Le 17 juin 2025, l’OMS Europe et le ministère français de la Santé ont co-organisé la conférence « Mental health in all policies » à Paris. L’objectif : rappeler que la santé mentale n’est pas qu’une affaire médicale, mais un enjeu transversal qui concerne le logement, l’emploi, l’éducation, l’environnement…
Face à la montée des troubles psychiques, l’OMS appelle à une action intersectorielle : intégrer l’impact mental dans la conception de toutes les politiques publiques.
Cette rencontre a permis d’identifier les freins, partager des solutions concrètes et renforcer une dynamique de prévention à l’échelle européenne. Un pas de plus vers une vision globale et durable de la santé.
🔗 Plus d’infos : who.int/europe
Masculinisme : une haine structurée, pas un simple « ras-le-bol »
Dans La terreur masculiniste (Éd. du Détour, 2024), Stéphanie Lamy explore les mouvements masculinistes, cette nébuleuse radicalisée qui va bien au-delà du rejet du féminisme. Des pères en colère aux « incels », ces groupes partagent une même base idéologique : une misogynie profonde et organisée.
L’autrice montre comment ces discours se diffusent en ligne, jusqu’à nourrir des violences concrètes contre les femmes — parfois même des attentats. Pourtant, la société peine encore à reconnaître cette haine comme une menace politique et sécuritaire.
Comprendre ces mouvements, ce n’est pas leur faire de la pub.
C’est apprendre à les identifier pour mieux s’y opposer.
📖 La terreur masculiniste, un livre coup de poing à lire d’urgence.
🧠 Article – Santé mentale : un état des lieux préoccupant (DREES, juin 2025)
Face à la montée des troubles psychiques dans la population française, la DREES publie une photographie inquiétante de la santé mentale entre 2020 et 2022.
Cette étude, issue de l’enquête EpiCov (64 000 personnes), met en lumière l’aggravation des symptômes dépressifs, les fortes inégalités sociales et l’augmentation alarmante des pensées suicidaires chez les jeunes.
Principaux constats :
- Les pensées suicidaires progressent, en particulier chez les femmes de 18 à 25 ans (près de 9 %).
- Les adolescentes sont de plus en plus nombreuses à présenter des troubles émotionnels, et les filles de 5 à 10 ans sont elles aussi touchées.
- Les personnes en situation de précarité sont trois fois plus exposées à la dépression que les plus favorisées.
- Le recours aux soins progresse lentement (+2 pts chez les psychologues), mais moins d’une personne sur deux ayant des idées suicidaires est suivie.
👉 Cette étude rappelle que la santé mentale est une urgence de santé publique et une question d’équité sociale. Elle appelle à des réponses ambitieuses, coordonnées, et adaptées à chaque âge de la vie.
En savoir plus : Lire l’étude complète sur le site de la DREES
Santé mentale : un plan ambitieux pour 2025 Le Ministère de la Santé a dévoilé en juin 2025 son nouveau plan « Santé mentale et psychiatrie : repérer, soigner, reconstruire », qui s’appuie sur la feuille de route lancée en 2018 et renforcée suite aux Assises de 2021, totalisant aujourd’hui 53 actions et un budget global de 3,3 milliards d’euros jusqu’en 2026 santementale.fr+2pays-de-la-loire.ars.sante.fr+2sante.gouv.fr+2sante.gouv.fr. Le plan est structuré autour de trois axes :
- Repérage précoce, avec notamment un dispositif national ciblant les 12–25 ans, formation des personnels de l’Éducation nationale et kit de prévention déployés dès 2026
- Soins de proximité, pour désengorger les urgences et diversifier l’offre psychiatrique en région
- Accompagnement social et reconstruction, incluant la santé mentale des femmes, la pair-aidance et la formation au secourisme en santé mentale
L’objectif est de garantir un accès équitable aux soins, de promouvoir une démarche holistique de santé mentale et de faire de cette grande cause nationale 2025 un levier de transformation durable du système
🧠 La santé mentale au cœur des politiques publiques
Les 16 et 17 juin 2025, l’OMS/Europe et le Ministère français de la Santé ont réuni à Paris 34 pays autour d’un enjeu majeur : intégrer la santé mentale dans toutes les politiques publiques (éducation, travail, justice, urbanisme…).
Alors que 17 % de la population européenne vit avec un trouble mental, l’objectif est clair : sortir la santé mentale du seul champ médical, et en faire une responsabilité collective.
La conférence a donné lieu à la Déclaration de Paris, signée par 31 États membres, qui s’engagent à renforcer l’action intersectorielle, impliquer les personnes concernées et créer des environnements plus inclusifs.
La France, qui fait de la santé mentale une grande cause nationale en 2025, joue ici un rôle moteur. Une dynamique ambitieuse, pour répondre à une urgence de santé publique trop longtemps ignorée.
👉 Plus d’infos : OMS
Quand on est témoin de violences : que dire, que faire ?
Il n’est pas toujours simple de savoir comment réagir lorsqu’une amie, une collègue, ou une sœur nous confie – ou nous laisse entrevoir – qu’elle subit des violences. On a peur de mal faire, de trop en faire. Pourtant, notre rôle en tant que proche est essentiel. Il ne s’agit pas de “sauver” à tout prix, mais d’être là, avec douceur, constance et respect.
Être un repère, pas un sauveur
Lorsqu’une personne subit des violences, elle peut se sentir isolée, incomprise, piégée. Le simple fait d’avoir quelqu’un à ses côtés qui écoute sans juger, qui croit ce qu’elle dit, et qui ne lui impose rien, peut tout changer.
Le plus important n’est pas de trouver « la bonne formule », mais d’incarner un soutien stable et sans pression. Des phrases comme : Tu n’es pas seule / Je suis là quand tu veux, à ton rythme / Ce que tu vis n’est pas normal, ni de ta faute / Tu peux me parler, même si tu ne sais pas encore quoi faire.… peuvent sembler simples, mais elles ont un pouvoir immense : celui de restaurer la confiance, de redonner un peu d’air dans une situation qui en manque cruellement.
Soutenir sans diriger
Être témoin, c’est aussi accompagner en respectant l’autonomie de la personne. On peut : Garder le lien, sans pression / Lui transmettre des infos utiles sur les structures qui peuvent l’aider / L’orienter vers le 3919, la ligne d’écoute anonyme et gratuite / L’aider à documenter les violences si elle en ressent le besoin (photos, messages, témoignages…) / Et surtout : ne jamais agir sans son accord.
Agir trop vite, sans son consentement, peut avoir l’effet inverse et renforcer son isolement. Elle a besoin de reprendre du pouvoir sur sa vie — pas qu’on décide pour elle.
Des outils pour les témoins : une démarche de Solidarité Femmes
Parce que beaucoup de personnes veulent aider mais ne savent pas comment s’y prendre, Solidarité Femmes a conçu des ressources spécifiques pour les témoins. L’idée : donner des repères, des phrases à dire (ou à éviter), des pistes concrètes, et rappeler que chaque petit geste compte.
👉 Pour aller plus loin :
Comment agir en tant que témoin de violences ?
Mineurs auteurs d’infractions sexuelles : où en est-on ?
Le ministère de la Justice vient de publier un état des lieux des condamnations pour infractions sexuelles impliquant des mineurs entre 2017 et 2023. Chaque année, ce sont en moyenne 1 500 mineurs qui sont condamnés, principalement pour agressions sexuelles et viols. La majorité sont des garçons âgés de 13 à 15 ans, et les peines prononcées sont le plus souvent des sursis ou des mesures éducatives.
Point d’alerte : les condamnations pour exploitation sexuelle (pédopornographie, proxénétisme, corruption de mineurs) ont augmenté de 64 % en 6 ans. Ces chiffres confirment l’importance de travailler sur la prévention, l’éducation à la vie affective et sexuelle, et la protection des enfants.
👉 Lire l’étude complète : justice.gouv.fr
Aller vers les femmes : une action de proximité essentielle pour l’égalité
Pour garantir l’égalité entre les femmes et les hommes sur tout le territoire, le ministère chargé de l’Égalité a lancé une stratégie « aller vers » les femmes les plus éloignées des services publics, en particulier dans les zones rurales, les quartiers prioritaires et les territoires d’Outre-mer. Cette approche repose sur des actions très concrètes : permanences dans les mairies ou maisons de services, vans itinérants avec des professionnelles formées, accompagnement par les associations locales. Plus de soixante-dix dispositifs sont en place aujourd’hui, et plus de onze mille femmes ont déjà été accompagnées. L’État soutient également les élues et élus locaux, ainsi que les centres d’information sur les droits des femmes et des familles, pour renforcer la coordination et permettre un meilleur accès aux droits, à la santé, à l’emploi et à l’autonomie. Dans les territoires d’Outre-mer, un financement spécifique a été alloué pour soutenir des projets adaptés aux réalités locales, notamment autour de l’autonomisation économique et de la prévention des violences.
👉 Cette démarche rappelle que l’égalité ne peut se construire qu’au plus près des réalités de terrain.
🔗 À lire en détail ici : https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/aller-vers-les-femmes-au-plus-pres-des-territoires
Le Centre Flora Tristan : premier refuge pour femmes battues en France
👉 À lire sur 50-50 Magazine – article du 12 juin 2025
En 1978, la Ligue du droit des femmes, présidée par Simone de Beauvoir, crée à Clichy le Centre Flora Tristan, premier centre d’accueil pour femmes victimes de violences conjugales en France. Un projet porté par l’association SOS-Femmes-Alternative, alors rattachée à la Ligue.
Ce lieu pionnier fonctionnait en autogestion, uniquement animé par des femmes, sans hiérarchie, avec un accompagnement pluridisciplinaire (psychologique, juridique, social) pour aider les résidentes à se reconstruire, regagner en autonomie et sortir de l’isolement.
Le centre a ouvert la voie à une reconnaissance publique des violences conjugales et à des avancées politiques majeures. Il faudra pourtant attendre 2006 pour que soit mise en place la première mesure d’éloignement du conjoint violent.
Un retour essentiel sur une initiative féministe fondatrice, qui a fait bouger les lignes.
🔗 Lire l’article complet : 50-50magazine.fr
Prévenir la récidive du viol : le Sénat tire la sonnette d’alarme
Le 21 mai 2025, le Sénat a publié un rapport consacré à la prévention de la récidive du viol. Son constat : les dispositifs existants sont trop faibles et mal coordonnés. En détention comme après, les auteurs de violences sexuelles bénéficient rarement d’un accompagnement structuré.
Le rapport recommande de renforcer la prévention dès l’enfance, de créer un vrai parcours de prise en charge, et de mieux évaluer les risques grâce à des expertises plus fiables.
📄 Rapport complet disponible ici :
👉 Rapport Sénat n°650 – mai 2025
📺 « Querer » sur Arte : une série bouleversante sur les violences conjugales
Depuis le 12 juin 2025, Arte diffuse Querer, une mini-série espagnole en 4 épisodes réalisée par Alauda Ruiz de Azúa. Lauréate du Grand Prix du festival Séries Mania, elle aborde avec justesse et sobriété le viol conjugal au sein d’un couple marié depuis 30 ans.
Le départ de Miren, qui porte plainte contre son mari, bouleverse l’équilibre familial. La série explore l’emprise, le déni, et la complexité du consentement dans la sphère intime.
🎯 Un huis clos poignant, sans scènes choquantes, porté par un casting remarquable.
📅 Disponible gratuitement sur Arte.tv jusqu’au 4 décembre 2025.
👉 À voir absolument pour alimenter la réflexion sur les violences invisibles.
🔗 Regarder la série sur Arte
📝 Un guide pour défendre les droits des jeunes majeurs de l’ASE
La Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) publie un guide juridique clair et accessible pour aider les jeunes majeurs sortant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) à faire valoir leurs droits.
Depuis la loi Taquet (2022), les départements ont l’obligation de proposer un accompagnement jusqu’à 21 ans, mais cette mesure reste inégalement appliquée.
Le guide détaille les critères d’éligibilité, les recours possibles en cas de refus ou de rupture de contrat, et rappelle que l’hébergement à l’hôtel est interdit.
Il constitue un outil précieux pour les professionnel·les et associations accompagnant ces jeunes souvent confronté·es à la précarité et à l’arbitraire administratif.
👉 À lire ici : Le guide sur enfancejeunesseinfos.fr
🧠 Des COREVIH aux CoReSS : une nouvelle approche de la santé sexuelle
Le ministère de la Santé a engagé en 2024 une réforme ambitieuse en santé sexuelle : la transformation des COREVIH (anciens comités de coordination régionale sur le VIH) en CoReSS – Comités régionaux de santé sexuelle.
L’objectif ? Aller au-delà de la seule lutte contre le VIH pour intégrer l’ensemble des enjeux liés à la santé sexuelle : IST, contraception, prévention, vie affective, éducation à la sexualité et droits reproductifs.
Créés par décret en juillet 2024, les CoReSS seront opérationnels dès mars 2025. Ils associent, comme les COREVIH, hôpitaux, professionnel·les de santé, associations, institutions et acteurs de terrain, avec un périmètre d’action élargi.
Cette réforme vise à renforcer la coordination locale et à proposer une réponse plus cohérente, globale et inclusive aux besoins de la population.
C’est une avancée importante pour penser la santé sexuelle dans une logique de droits, de prévention et d’accès pour tou·te·s.
Intégrer la santé mentale dans toutes les politiques : un impératif collectif
Le 17 juin 2025, l’OMS Europe et le ministère français de la Santé ont co-organisé la conférence « Mental health in all policies » à Paris. L’objectif : rappeler que la santé mentale n’est pas qu’une affaire médicale, mais un enjeu transversal qui concerne le logement, l’emploi, l’éducation, l’environnement…
Face à la montée des troubles psychiques, l’OMS appelle à une action intersectorielle : intégrer l’impact mental dans la conception de toutes les politiques publiques.
Cette rencontre a permis d’identifier les freins, partager des solutions concrètes et renforcer une dynamique de prévention à l’échelle européenne. Un pas de plus vers une vision globale et durable de la santé.
🔗 Plus d’infos : who.int/europe
Masculinisme : une haine structurée, pas un simple « ras-le-bol »
Dans La terreur masculiniste (Éd. du Détour, 2024), Stéphanie Lamy explore les mouvements masculinistes, cette nébuleuse radicalisée qui va bien au-delà du rejet du féminisme. Des pères en colère aux « incels », ces groupes partagent une même base idéologique : une misogynie profonde et organisée.
L’autrice montre comment ces discours se diffusent en ligne, jusqu’à nourrir des violences concrètes contre les femmes — parfois même des attentats. Pourtant, la société peine encore à reconnaître cette haine comme une menace politique et sécuritaire.
Comprendre ces mouvements, ce n’est pas leur faire de la pub.
C’est apprendre à les identifier pour mieux s’y opposer.
📖 La terreur masculiniste, un livre coup de poing à lire d’urgence.
🧠 Article – Santé mentale : un état des lieux préoccupant (DREES, juin 2025)
Face à la montée des troubles psychiques dans la population française, la DREES publie une photographie inquiétante de la santé mentale entre 2020 et 2022.
Cette étude, issue de l’enquête EpiCov (64 000 personnes), met en lumière l’aggravation des symptômes dépressifs, les fortes inégalités sociales et l’augmentation alarmante des pensées suicidaires chez les jeunes.
Principaux constats :
- Les pensées suicidaires progressent, en particulier chez les femmes de 18 à 25 ans (près de 9 %).
- Les adolescentes sont de plus en plus nombreuses à présenter des troubles émotionnels, et les filles de 5 à 10 ans sont elles aussi touchées.
- Les personnes en situation de précarité sont trois fois plus exposées à la dépression que les plus favorisées.
- Le recours aux soins progresse lentement (+2 pts chez les psychologues), mais moins d’une personne sur deux ayant des idées suicidaires est suivie.
👉 Cette étude rappelle que la santé mentale est une urgence de santé publique et une question d’équité sociale. Elle appelle à des réponses ambitieuses, coordonnées, et adaptées à chaque âge de la vie.
En savoir plus : Lire l’étude complète sur le site de la DREES
Santé mentale : un plan ambitieux pour 2025
Le Ministère de la Santé a dévoilé en juin 2025 son nouveau plan « Santé mentale et psychiatrie : repérer, soigner, reconstruire », qui s’appuie sur la feuille de route lancée en 2018 et renforcée suite aux Assises de 2021, totalisant aujourd’hui 53 actions et un budget global de 3,3 milliards d’euros jusqu’en 2026 santementale.fr+2pays-de-la-loire.ars.sante.fr+2sante.gouv.fr+2sante.gouv.fr. Le plan est structuré autour de trois axes :
- Repérage précoce, avec notamment un dispositif national ciblant les 12–25 ans, formation des personnels de l’Éducation nationale et kit de prévention déployés dès 2026
- Soins de proximité, pour désengorger les urgences et diversifier l’offre psychiatrique en région
- Accompagnement social et reconstruction, incluant la santé mentale des femmes, la pair-aidance et la formation au secourisme en santé mentale
L’objectif est de garantir un accès équitable aux soins, de promouvoir une démarche holistique de santé mentale et de faire de cette grande cause nationale 2025 un levier de transformation durable du système.
🧠 La santé mentale au cœur des politiques publiques
Les 16 et 17 juin 2025, l’OMS/Europe et le Ministère français de la Santé ont réuni à Paris 34 pays autour d’un enjeu majeur : intégrer la santé mentale dans toutes les politiques publiques (éducation, travail, justice, urbanisme…). Alors que 17 % de la population européenne vit avec un trouble mental, l’objectif est clair : sortir la santé mentale du seul champ médical, et en faire une responsabilité collective. La conférence a donné lieu à la Déclaration de Paris, signée par 31 États membres, qui s’engagent à renforcer l’action intersectorielle, impliquer les personnes concernées et créer des environnements plus inclusifs. La France, qui fait de la santé mentale une grande cause nationale en 2025, joue ici un rôle moteur. Une dynamique ambitieuse, pour répondre à une urgence de santé publique trop longtemps ignorée.
👉 Plus d’infos : lien OMS
Quand on est témoin de violences : que dire, que faire ?
Il n’est pas toujours simple de savoir comment réagir lorsqu’une amie, une collègue, ou une sœur nous confie – ou nous laisse entrevoir – qu’elle subit des violences. On a peur de mal faire, de trop en faire. Pourtant, notre rôle en tant que proche est essentiel. Il ne s’agit pas de “sauver” à tout prix, mais d’être là, avec douceur, constance et respect.
Être un repère, pas un sauveur
Lorsqu’une personne subit des violences, elle peut se sentir isolée, incomprise, piégée. Le simple fait d’avoir quelqu’un à ses côtés qui écoute sans juger, qui croit ce qu’elle dit, et qui ne lui impose rien, peut tout changer.
Le plus important n’est pas de trouver « la bonne formule », mais d’incarner un soutien stable et sans pression. Des phrases comme :
- Tu n’es pas seule.
- Je suis là quand tu veux, à ton rythme.
- Ce que tu vis n’est pas normal, ni de ta faute.
- Tu peux me parler, même si tu ne sais pas encore quoi faire.
… peuvent sembler simples, mais elles ont un pouvoir immense : celui de restaurer la confiance, de redonner un peu d’air dans une situation qui en manque cruellement.
Soutenir sans diriger
Être témoin, c’est aussi accompagner en respectant l’autonomie de la personne. On peut :
- Garder le lien, sans pression.
- Lui transmettre des infos utiles sur les structures qui peuvent l’aider.
- L’orienter vers le 3919, la ligne d’écoute anonyme et gratuite.
- L’aider à documenter les violences si elle en ressent le besoin (photos, messages, témoignages…).
- Et surtout : ne jamais agir sans son accord.
Agir trop vite, sans son consentement, peut avoir l’effet inverse et renforcer son isolement. Elle a besoin de reprendre du pouvoir sur sa vie — pas qu’on décide pour elle.
Des outils pour les témoins : une démarche de Solidarité Femmes
Parce que beaucoup de personnes veulent aider mais ne savent pas comment s’y prendre, Solidarité Femmes a conçu des ressources spécifiques pour les témoins. L’idée : donner des repères, des phrases à dire (ou à éviter), des pistes concrètes, et rappeler que chaque petit geste compte.
👉 Pour aller plus loin : Comment agir en tant que témoin de violences ?
Le contrôle coercitif, violence invisible au cœur des violences conjugales
Dans l’article « Le contrôle coercitif, lieu d’intersection des violences conjugales », publié en juin 2025 dans la revue Droit de la famille, l’avocat Guillaume Barbe et la professeure Yvonne Muller analysent une forme de violence encore trop peu reconnue en France : le contrôle coercitif.
Ce terme désigne une stratégie d’emprise globale : isolement, menaces, surveillance, contrôle économique… Il ne s’agit pas seulement de coups ou d’insultes, mais d’un climat d’intimidation permanent qui prive la victime de liberté. Cette violence peut durer des mois, voire des années, tout en restant invisible pour l’entourage ou les institutions.
Les auteurs appellent à une reconnaissance juridique claire du contrôle coercitif, ainsi qu’à une meilleure formation des professionnel·les, afin de ne plus passer à côté de ces situations.